Brésil : en soutien à l'ex-président Bolsonaro, Trump annonce 50 % de droits de douane

il y a 6 jours 14
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Dénonçant une "chasse aux sorcières" contre l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro, allié d'extrême droite jugé pour tentative de coup d'État, Washington a annoncé des droits de douane punitifs de 50 % sur les produits brésiliens ainsi que de nouvelles sanctions contre un juge de la Cour suprême. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a promis de défendre la souveraineté de son pays.

Le climat entre les Etats-Unis et le Brésil s'est brusquement tendu ce mercredi 30 juillet 2025, avec l'annonce par le gouvernement américain de sanction ciblées contre Alexandre de Moraes, juge de la cour suprême brésilienne, ainsi que la mise en œuvre prochaine de droits de douane majorés sur les produits brésiliens. Une décision qui s'inscrit dans un contexte à la fois politique et idéologique, alors  que Washington affiche un soutien assumé à l'ancien président Jair Bolsonaro. 

C'est le département du trésor qui a ouvert le bal, accusant le juge de "détentions arbitraires" et d'atteinte à la liberté d'expression. Il lui est notamment reprochés d'avoir abusé de sa position pour cibler des opposants politiques, dont Jair Bolsonaro, mais aussi des journalistes, des réseaux sociaux américains, et plusieurs entreprises internationale.

Dans la foulée, le président Donald Trump a signé un décret présidentiel imposant 50% de surtaxes douanières sur de nombreux produits brésiliens, à l'exception de secteurs stratégiques tels que l'aéronautique, les produits à base d'orange, les noix du Brésil, et certains matériaux comme le fer, l'acier et l'aluminium.

Selon le texte du décret, cette mesure, qui entrera en vigueur le 06 août, est justifiée par "la menace inhabituelle et extraordinaire que représente le Brésil pour la sécurité nationale, l'économie et la politique étrangère des Etats-Unis".

Une riposte immédiate de Brasilia

Face à ces décisions, le président brésilien Luiz Inàcio Lula da Silva a vivement réagi depuis Brasilia, dénonçant une atteinte directe à la souveraineté du Brasil.

"C'est un jour sacré pour notre souveraineté . Nous ne resterons pas passifs face aux mesures unilatérales des Etats-Unis", a-t-il déclaré lors  d'une cérémonie officielle, promettant de défendre fermement les intérêts du peuple brésilien.
Dans un communiqué, l'Agence brésilienne pour la défense légale de l'Etat (AGU) a qualifié les sanctions américaines d'arbitraires" et injustifiable", dénonçant une ingérence grave dans le fonctionnement de la justice brésilienne.

La réaction de la société civile et des alliés de Bolsonaro

Du côté  de la société, Human Right Watch s'est également positionnée. Sa directrice pour les Amériques, Juanita Goebertus, a estimé que ces mesures américaines constituaient une " violation flagrante de l'indépendance judiciaire" du Brésil. 

Quant au secrétaire au trésor, Scott Bessent, il a défendu la décision dans un communiqué tranchant : 

"Alexandre de Moraes s'est érigé en juge et bourreau dans une chasse aux sorcières visant des citoyens et entreprises américaines. les sanctions d'aujourd'hui démontrent que quiconque menace les libertés américaines devra en répondre".

Les sanctions prévoient notamment le gel de tous les avoirs d'Alexandre de Moraes aux Etats-Unis, ainsi qu'une interdiction formelle pour toute entité ou individu américain de commencer avec lui, sous peine de poursuites. 

Ces mesures s'ajoutent à celles du département d'Etat, annoncées le 18 juillet, qui interdisent désormais l'entrée aux États-Unis à l'ensemble des juges de la Cour suprême brésilienne et à leurs proches. 

"Que cela serve d'avertissement. Porter une toge ne vous protège pas si vous violez les droits fondamentaux", a commenté sur X le secrétaire d'Etat Marco Rubio. 
Fort de ce soutien, Eduardo Bolsonaro, fils de l'ancien président, à exprimé sa gratitude envers les Etats-Unis, appelant "les autres dirigeants du monde libre à rejoindre cette cause". 

Un Contexte judiciaire tendu

Jair Bolsonaro, allié proche de Donald Trump, est actuellement poursuivi pour sa tentative présumée de coup d'Etat à la suite de sa défaite électorale en 2022. Son procès est en phase finale, et l'ex-président, âgé de 70 ans, encourt jusqu'à 40 ans de prison

Assigné à résidence les soirs et week-ends, il est soumis à de strictes restrictions: port d'un bracelet électronique, interdiction d'utiliser les réseaux sociaux, et d'entrer en contact avec dans ambassades ou autorités étrangères.

L'autorités brésiliennes, de leur côté, ont renforcé leur combat contre la désinformation en ligne. La Cour suprême a ainsi renforcé en juin la régulation des plateformes numériques. À ce titre, le juge Moraes avait temporairement bloqué le réseau X pendant 40 jours, jusqu'à ce qu'il obéisse aux ordres de suppression de comptes diffusant des fake news. 

Plus récemment, il a ordonné le blocage de la plateforme Rumble, populaire auprès des conservateurs américains, invoquant les mêmes raisons.

Crédit : https://www.mediacongo.net/article-actualite-153500_bresil_en_soutien_a_l_ex_president_bolsonaro_trump_annonce_50_de_droits_de_douane.html


Rédaction Kuvuk