Dialogue national et inclusif uniquement sur initiative propre du Chef de l'Etat: "S'il [Félix Tshisekedi] ne veut pas de dialogue, les congolais tiendront un dialogue sans lui", réagit Nangaa

il y a 2 semaines 22
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Malgré un ralentissement notable sur le terrain militaire et l'absence de résultats concrets dans l'Est de la République Démocratique du Congo, l'Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui contrôle toujours une grande partie des provinces du Nord et du Sud-Kivu, réaffirme son engagement envers les initiatives diplomatiques en cours, en particulier le processus de Doha.

Lors d'une conférence de presse tenue à Goma ce lundi 1er septembre 2025, le coordonnateur politique de l'AFC, Corneille Nangaa, a tenu à défendre la légitimité du processus qatari, affirmant que celui-ci n'est en aucun cas une tentative avortée. Selon lui, l'initiative de Doha a été lancée à la demande expresse du président Félix Tshisekedi, après l'effondrement des lignes militaires dans l'Est du pays.

« Est-ce que Doha est un mort-né ? Non, Doha est un processus à part entière. Je tiens à rappeler ici que nous y sommes allés à la demande de Félix Tshisekedi, à la suite de la chute de Goma et Bukavu. C'est lui qui s'est rendu à Doha, s'est agenouillé devant l'Émir du Qatar pour demander qu'on engage des discussions. Et nous avons accepté, parce que nous sommes des hommes de paix. Nous avons toujours estimé que la crise congolaise ne peut se résoudre que par le dialogue », a déclaré Corneille Nangaa.

Ces propositions font écho à la sortie médiatique récente de Félix Tshisekedi, lors du deuxième congrès de l'Union sacrée de la nation (USN), où le chef de l'État a annulé tout dialogue impliquant des « facilitateurs extérieurs » ou des « Congolais inféodés aux étrangers ». Une posture exprimée par Nangaa, qui y voit une contradiction flagrante.

« Le demandeur du dialogue, c'était bien Tshisekedi. Mais nous avons compris qu'il cherchait simplement à gagner du temps. Il instrumentalise Doha comme il l'a fait avec d'autres processus. Aujourd'hui, il rejette ce qu'il a lui-même signé. Cela n'engage que lui. Mais s'il persiste à refuser le dialogue, alors les Congolais finiront par le tenir sans lui. Et il a raison de dire qu'on ne peut pas dialoguer sans lui, car in fine, c'est lui le problème », a ajouté le chef de l'AFC.

Alors que les confessions religieuses ont récemment publié une feuille de route appelant à un dialogue national, et à la veille d'une rencontre annoncée en Afrique du Sud — entre le pouvoir, l'opposition et l'AFC/M23, sous l'initiative de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki — le président Tshisekedi a tenu à réaffirmer son autorité exclusive sur tout processus de dialogue national.

Prenant la parole au congrès de l'USN, le chef de l'État a réitéré son attachement à un dialogue national mené sous sa propre initiative, rejetant toute médiation orchestrée à partir de l'étranger. Il a également exprimé son soutien aux accords de Washington et au processus de Doha, qu'il présente comme des cadres diplomatiques destinés à aider la RDC à sortir de l'instabilité sécuritaire, tout en se prémunissant contre les influences étrangères visant à affaiblir les institutions du pays.


Crédit : https://actualite.cd/2025/09/02/dialogue-national-et-inclusif-uniquement-sur-initiative-propre-du-chef-de-letat-sil


Rédaction Kuvuk