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Des professionnels de la santé plaident pour l'intégration de la pharmacovigilance dans les programmes de santé publique. Ce plaidoyer a été rédigé à l'issue d'un atelier organisé par l'Autorité Congolaise de Réglementation Pharmaceutique (ACOREP).
Réunis pendant trois jours, les délégués du Centre National de Pharmacovigilance (CNPV), du Programme Elargi de Vaccination (PEV), du Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT) et du Programme National de Lutte contre le Paludisme ont réfléchi aux voies et moyens de sortir la RDC du top 10 africain des pays les plus touchés par les effets indésirables des médicaments.
Cet atelier multisectoriel a mis en lumière la nécessité d' intégrer pleinement la pharmacovigilance dans les politiques publiques de santé. Les experts ont insisté sur l'importance de la prévention, du signalement et de la gestion des effets secondaires, souvent responsables de décès évitables chez les patients traités.
« La RDC figure aujourd'hui parmi les dix pays africains rapportant le plus d'effets indésirables médicamenteux. Cependant, les résultats restent en deçà des attentes : le nombre de professionnels formés en pharmacovigilance est insuffisant, les capacités de détection de signaux faibles sont limitées, la coordination interinstitutionnelle demande à être renforcée, et le financement national demeure trop faible, rendant le système dépendant de ressources extérieures », a expliqué le coordonnateur de l'ACOREP.
Les effets secondaires : une menace souvent ignorée
Les effets indésirables liés aux médicaments représentent aujourd'hui la cinquième cause de mortalité dans le monde , selon les experts présents. Une réalité encore largement méconnue, qui complique la reconnaissance et la prise en charge rapide de ces effets.
« Vomissements, convulsions, troubles cardiaques… sont parfois attribués à d'autres maladies, alors qu'il s'agit en réalité de réactions à un médicament mal prescrit ou mal administré », a souligné un pharmacien intervenant à l'atelier. Il appelle les patients à consulter immédiatement un professionnel de santé en cas de réaction suspecte après la prise d'un médicament.
Vers une meilleure coordination et un financement accumulé
L'un des objectifs majeurs de cet atelier était de renforcer l'interface entre les institutions de santé , afin de garantir l'intégration systématique de la pharmacovigilance dans les programmes nationaux, les pratiques cliniques et les mécanismes réglementaires.
Les participants ont formulé plusieurs recommandations fortes à l'endroit du gouvernement congolais. En tête de liste : l'augmentation du financement national alloué à la pharmacovigilance, jugée actuellement trop faible, freinant ainsi les efforts de surveillance et d'intervention rapide.
Un pilier crucial pour la santé publique
Dans un contexte où de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, comme la RDC, ont un accès de plus en plus rapide aux médicaments et vaccins, la pharmacovigilance devient un pilier stratégique de la santé publique . Elle permet d'assurer non seulement la sécurité des produits de santé, mais aussi de renforcer la confiance de la population envers les traitements proposés.
En République démocratique du Congo, l'Autorité Congolaise de Réglementation Pharmaceutique (ACOREP) joue un rôle clé dans la régulation des médicaments, tandis que le ministère de la Santé définit les grandes orientations stratégiques.
Crédit : https://7sur7.cd/2025/09/12/pharmacovigilance-la-rdc-dans-le-top-10-africain-des-pays-les-plus-touches-par-les
Rédaction Kuvuk