Affaire Honorine Porsche : 8 militaires jugés en flagrance notamment pour viol

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La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a tenu, ce mardi 21 octobre 2025, la deuxième audience du procès opposant le ministère public à huit militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces derniers sont accusés de viol, d'atteinte à la pudeur, de violation de consigne, d'abstention coupable et d'outrage aux bonnes mœurs sur la personne d'Honorine Porsche, une Allemande d'origine congolaise, arrêtée à la suite du braquage spectaculairement survenu à la Place Victoire, dans la commune de Kalamu, à Kinshasa.

Le 16 octobre dernier, la capitale congolaise a été secouée par un braquage spectaculaire en plein jour visant une agence de la Rawbank, située à la place Victoire, en plein cœur de Kinshasa.

Des tirs nourris ont semé la panique parmi les passants et commerçants présents sur ce lieu emblématique. Alertées, les forces de sécurité ont rapidement bouclé le périmètre. En quelques instants, le site s'est transformé en véritable théâtre d'opérations : gyrophares, cours-poursuites et tirs de sommation ont attiré une foule dense de curieux massés autour du dispositif militaire.

Une arrestation brutale filmée et largement partagée

C'est dans ce climat tendu qu'Honorine Porsche a été interpellée par des éléments des FARDC. Son arrestation, particulièrement violente, a été captée par plusieurs témoins, ainsi que par certains soldats eux-mêmes.

Sur les images devenues virales, on voit la jeune femme, à moitié nue et en état de choc, implorer qu'on lui laisse de quoi se couvrir. Interrogée après les faits, elle affirme que ses vêtements ont été arrachés par les militaires, qui lui auraient ensuite infligé des attouchements sexuels et des coups, le tout sous les yeux de la foule.

La diffusion massive de ces vidéos sur les réseaux sociaux a provoqué une vive indignation à Kinshasa comme au-delà. Plusieurs organisations de défense des droits des femmes ont décrété un traitement « inhumain et dégradant », rappelant que même en cas de soupçons graves, la présomption d'innocence doit prévaloir.

La justice militaire sous pression

Face à l'émoi public, la justice militaire s'est rapidement saisie de l'affaire. Le procès en flagrance est ouvert le lundi 20 octobre à la Cour militaire de Kinshasa/Gombe.

Huit militaires sont poursuivis, dont le colonel Désiré Mumesa, accusé d'avoir diffusé la vidéo compromettante depuis le camp Kokolo. À la barre, l'officier a nié toute publication sur les réseaux sociaux, déclaré avoir uniquement transmis la vidéo à sa hiérarchie. Les autres prévenus ont reconnu avoir filmé la scène, tout en niant toute agression sexuelle.

Une affaire qui ébranle l'armée et l'opinion publique

Le procès se poursuit ce mercredi 22 octobre en chambre foraine à la 14ᵉ région militaire. Il est suivi de près par la population kinoise, les médias et plusieurs ONG de défense des droits humains.

Pour beaucoup, cette affaire cristallise les inquiétudes face aux dérives de certains éléments de l'armée, mais reflète également une opinion publique de plus en plus exigeante en matière de justice et de respect des droits fondamentaux.

Alors que le verdict est attendu, tous les égards se tournent vers la Cour militaire, appelée à trancher entre la nécessité de réprimer le crime organisé et l'obligation de garantir les droits des personnes interpellées, même présumées coupables.


Crédit : https://7sur7.cd/2025/10/22/affaire-honorine-porsche-8-militaires-juges-en-flagrance-notamment-pour-viol


Rédactionh Kuvuk