Accord de Washington: le gouvernement congolais se montre prudent, "nous savons que ceux qui sont en face n'ont pas toujours la volonté d'aller vers la paix"

Considéré comme une étape majeur dans le processus de paix en République Démocratique du Congo, l'accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda sous l'égide des États-Unis, tarde à produire les résultats escomptés, deux mois après sa signature en présence du Secrétaire d'État américain Marco Rubio.

Alors que certains échéances prévues dans le chronogramme approchent, notamment la localisation des FDLR en vue de leur neutralisation et la levée des mesures défensives imposées par le Rwanda, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a affirmé.. que cet accord ne saurait être qualifié de "mort-né".  À  ses yeux, ce texte constitue un instrument diplomatique important pour favoriser le retour de la paix dans l'Est du pays.

" Lorsqu'on parle de retrait, il faut rappeler que le M23 est en réalité une brigade de l'armée rwandaise opérant en RDC. Peut-on alors évoquer un retrait des troupes rwandaises ? Même le ministre rwandais des réseaux sociaux tentera de s'en démarquer, tous les rapports militaires confirment que le M23 agit avec le soutien du Rwanda: renseignements, munitions, plans opérationnels…Le processus de retrait impliquera donc nécessairement des interactions avec Kigali, car il s'agit, de fait, de la même armée. Le processus de Washington n'est pas mort. Il est en cours, et nous attendons de voir ce que donnera Doha pour confirmer que nous disposons de l'attelage diplomatique nécessaire, avec des accords clairs et des responsabilités bien définies", a déclaré Patrick Muyaya lors d'un point de presse le mardi 2 septembre.

Le porte-parole estime que l'accord de Washington ne pourra pleinement produire ses effets qu'une fois signé l'accord de Doha, actuellement en discussion entre Kinshasa et la rébellion AFC/M23, sous la méditation du Qatar.

" Sans la conclusion des pourparlers de Doha, l'accord de Washington restera limité dans sa portée. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu : le 30 juillet, à Washington entre les Américains, les congolais et les Rwandais dans le cadre du mécanisme de supervision prévu par l'accord ; ensuite à Addis-Abeba, où s'est tenue la première réunion du mécanisme conjoint de vérification avec les Rwandais, pour discuter des règles de fonctionnement de ce mécanisme" , a-t-il expliqué.

Conscient du calendrier fixé par l'accord, Kinshasa demeure toutefois optimiste, à la lumière des avancées réalisées par les différentes parties.

"Des progrès sont faits, peut-être pas selon le rythme initialement convenu, car d'autres contraintes doivent être prises en compte. Mais globalement, les engagements sont tenus : les réunions de la commission de supervision, le cade d'intégration économique régionale, ainsi que les premières rencontres du mécanisme conjoint ont eu lieu. Cela montre que nous avançons dans la bonne direction."

Au lendemain de l'occupation de Goma et Bukavu par la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda, des efforts diplomatiques de grande envergure sont en cours pour résoudre la crise sécuritaire entre Kinshasa et ce mouvement. L'accord de Washington, porté par les États-Unis, et le processus de Doha, piloté par le Qatar, constitue deux volets complémentaires d'une initiatives diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l'Est de la RDC. 

Crédit :  https://actualite.cd/2025/09/04/accord-de-washington-le-gouvernement-congolais-se-montre-prudent-nous-savons-que-ceux

Rédaction Kuvuk