Uvira, une perte symbolique et stratégique : L’Union sacrée trace la ligne de résistance nationale
La prise d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par l’armée rwandaise, a fait l’effet d’un séisme politique et sécuritaire en République démocratique du Congo. À peine la stupeur retombée, la coalition présidentielle, l’Union sacrée de la nation (USN), a annoncé pour le 19 décembre 2025 une mobilisation d’ampleur nationale. L’objectif est de faire émerger une réponse commune à un événement vécu comme une humiliation stratégique.
La prise d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par l’armée rwandaise, a fait l’effet d’un séisme politique et sécuritaire en République démocratique du Congo. À peine la stupeur retombée, la coalition présidentielle, l’Union sacrée de la nation (USN), a annoncé pour le 19 décembre 2025 une mobilisation d’ampleur nationale. L’objectif est de faire émerger une réponse commune à un événement vécu comme une humiliation stratégique.
Pour le secrétaire permanent de l’USN, André Mbata, cette initiative doit servir de tribune contre l’agression rwandaise et, surtout, consolider l’adhésion autour du chef de l’État, Félix Tshisekedi. Derrière l’appel à la marche, les observateurs voient poindre la volonté de tester la capacité de mobilisation de la population dans un moment où l’opinion apparaît secouée, parfois désorientée, par les derniers développements militaires dans l’est.
À Kinshasa, au fil des heures, les structures locales de la coalition s’activent, affiches et appels circulent, et les forces de sécurité peaufinent le dispositif d’encadrement. Le camp présidentiel insiste sur un mot d’ordre : aucun débordement ne sera toléré, la manifestation devra rester irréprochable pour éviter d’alourdir le climat déjà chargé de crispations.
Uvira, une perte symbolique et stratégique
Située au sud du lac Tanganyika, Uvira occupe un point d’articulation vital pour le contrôle du Sud-Kivu. La voir basculer aux mains de l’AFC/M23 a ravivé de vieilles angoisses, celle du démembrement possible du pays, celle d’une guerre par procuration entretenue par Kigali, celle aussi de l’incapacité chronique de l’État à sécuriser ses frontières. La classe politique peine encore à mesurer les implications de cette avancée.
La jeunesse de l’UDPS hausse le ton
La Ligue des jeunes de l’UDPS, formation politique du président Tshisekedi, est montée au créneau pour condamner l’attitude de Paul Kagame. Dans une déclaration faite à Kinshasa, son secrétaire exécutif, Ludovic Mukaba, a invité la population à rester vigilante. « La Ligue des jeunes de l’UDPS dénonce avec la plus grande fermeté et indignation le manquement flagrant et cynique du Rwanda aux accords de Washington. Chaque goutte de sang congolais versé dans l’est sera comptée et le prix à payer par les instigateurs de cette guerre sera historique et sans appel. Notre soutien est total et indéfectible à nos vaillantes FARDC, à nos forces de sécurité et aux wazalendo. La Ligue des jeunes de l’UDPS lance un avertissement solennel à ceux qui, se livrent à la traîtrise, vous vous rendez coupables de haute trahison. La Ligue des jeunes appelle respectueusement le président de la République à procéder en urgence et sans aucune complaisance à la nomination de nouveaux responsables au sein du commandement militaire et des services de sécurité. Nous appelons la nation entière à l’unité, l’heure n’est plus aux divergences mais au patriotisme sacré et à la conscience nationale », a-t-il martelé. L’heure est donc à la radicalité verbale, nourrie par un sentiment d’exaspération face à la répétition des offensives rebelles.
Une crise humanitaire en pleine accélération
À mesure que les affrontements se déplacent, la situation humanitaire s’enfonce plus vite qu’elle ne peut être documentée. Le gouvernement évoque déjà plus d’une centaine de morts, un nouvel afflux massif dépassant les 200 000 déplacés, et des milliers de civils fuyant sans ressources. Les infrastructures civiles subissent de lourds dommages, des blessés restent sans prise en charge faute de corridors sécurisés, tandis que de nombreux habitants se retrouvent piégés dans des zones bombardées ou prises d’assaut. Kinshasa assure suivre l’évolution « avec gravité » et exprime sa solidarité envers les populations meurtries, particulièrement celles d’Uvira.
Les autorités rappellent que ces conséquences découlent directement, selon elles, de la violation répétée par le Rwanda des Accords de Washington. Elles réclament des sanctions internationales afin de contraindre Kigali à appliquer les engagements signés.
Dans ce contexte, la grande manifestation du 19 décembre apparaît comme un baromètre politique. La coalition présidentielle espère qu’elle traduira une capacité collective à dépasser les divisions internes pour opposer un front commun à ce qu’il considère comme une agression extérieure caractérisée.
Les partisans du chef de l’État y voient l’occasion d’afficher un pays rassemblé autour de sa souveraineté. Les critiques, eux, observent que l’événement pourrait également servir à jauger l’état réel de l’adhésion populaire au moment où la guerre dans l’est fragilise les certitudes les mieux ancrées.
Source : https://www.mediacongo.net
Rédaction Kuvuk
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