RDC : lancement à Kinshasa des conversations nationales pour prévenir la montée de l’extrémisme violent

il y a 1 semaine 16
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Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a ouvert ce lundi 3 novembre à Kinshasa les conversations nationales sur la gouvernance provinciale et locale pour la prévention de l’extrémisme violent en République démocratique du Congo. Ce phénomène, « motivé par des intérêts économiques, identitaires ou religieux », vise selon lui à « fragiliser la gouvernance et creuser un déficit de confiance » entre les autorités et les populations.

Devant un auditoire composé de gouverneurs, de responsables de la police et d’administrateurs de territoires, M. Shabani a mis en lumière les faiblesses de la gouvernance, l’absence d’institutions solides et les frustrations sociales et économiques comme facteurs favorisant la montée de l’extrémisme violent. Ces assises visent ainsi à replacer la gouvernance au cœur de la prévention, afin d’en comprendre les causes et d’élaborer des réponses à la fois institutionnelles, communautaires et humaines.

Les provinces de l’Est du pays — Ituri, Nord et Sud-Kivu, Maniema et Tanganyika — demeurent les plus touchées par la présence de groupes armés et d’acteurs violents liés à des réseaux internationaux. À celles-ci s’ajoutent le Mai-Ndombe, le Kwilu, le Kwango, le Kasaï et le Kasaï-Central, où les tensions communautaires pourraient, selon le VPM, alimenter de nouvelles formes d’extrémisme violent « si rien n’est entrepris ». Il a également évoqué Kinshasa, confrontée à une montée du banditisme urbain nécessitant une réponse urgente.

« Ces conversations ne doivent pas être un forum de plus, mais le point de départ d’un nouveau pacte de gouvernance et de sécurité humaine en RDC », a déclaré Jacquemain Shabani. Il a insisté sur l’importance d’aboutir à une compréhension commune, à des engagements clairs et à un cadre d’action partagé, fondé sur les valeurs de tolérance, dialogue, cohésion sociale, stabilité et sécurité nationale.

Rappelant les conclusions des deux précédentes éditions, Marcel Kanda, coordonnateur du Secrétariat national pour le renforcement des capacités, a décrit ces conversations comme un pont entre les réalités du terrain, les politiques publiques et les aspirations des Congolais. Il a souligné la nécessité d’une approche alliant vigilance et lucidité, sans laquelle l’extrémisme violent pourrait freiner la marche du pays vers un développement véritablement holistique.

Pour le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’extrémisme violent, apparu en RDC depuis 2022, est un phénomène multidimensionnel qui met à rude épreuve la cohésion nationale et la résilience collective. « Il n’est ni le plus répandu, ni le mieux compris, mais ses effets sont profondément déstabilisateurs », a rappelé Joseph Oji, représentant résident du PNUD en charge des programmes, insistant sur la nécessité d’une action préventive, « car la prévention est toujours moins coûteuse ».

Il a préconisé une réponse efficace fondée sur la compréhension du phénomène dans sa complexité, la lutte contre les vulnérabilités et discriminations, et la construction de solutions adaptées aux réalités locales.

Prévue sur trois jours, du 3 au 6 novembre 2025, cette rencontre nationale vise à rassembler les parties prenantes nationales, provinciales et locales pour une analyse contextualisée des formes de violence extrémiste en RDC. Les travaux doivent permettre de créer une compréhension commune du phénomène, d’identifier les conditions favorisant son expansion, de dégager des pistes d’action pour appuyer les efforts du gouvernement central et des provinces, et de renforcer les mécanismes de gouvernance pour la prévention et la réponse à l’extrémisme violent.


Crédit : https://actualite.cd/2025/11/03/rdc-lancement-kinshasa-des-conversations-nationales-pour-prevenir-la-montee-de


Rédaction Kuvuk