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L’armée indienne dit avoir détruit « neuf camps terroristes » sur le territoire pakistanais, après l’attentat du 22 avril dans le Cachemire. Islamabad a riposté avec des tirs d’artillerie et dit avoir abattu cinq avions. Chaque pays fait état de dizaines de morts civils.
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Le ministre des affaires étrangères indien multiplie les coups de fil pour justifier les frappes
Le ministre des affaires étrangères indien Subrahmanyam Jaishankar a fait savoir sur les réseaux sociaux qu’il avait multiplié les coups de fils avec le Japon, la France, l’Allemagne et l’Espagne pour justifier les frappes.
Les funérailles ont commencé à Muzaffarabad, au Cachemire sous contrôle pakistanais
Au Pakistan, à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire sous contrôle pakistanais, les funérailles des victimes ont commencé. Des dizaines de Pakistanais, tête baissée autour d’un cercueil en bois, sont venus rendre un dernier hommage à une victime.
Des personnes se préparent à offrir une prière funéraire pour les victimes d’une frappe indienne, à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire sous contrôle pakistanais, le mercredi 7 mai 2025. 
Des Pakistanais cachemiris en deuil se préparent à prier pour une victime tuée lors de frappes indiennes à Muzaffarabad, le 7 mai 2025. L’Inde insiste sur le caractère ciblé de ses frappes pour, dit-elle, « éviter les civils »
Le ministre de la défense indien Rajnath Singh a répété mercredi, devant la presse, que les frappes indiennes menées au Pakistan n’avaient visé que des « camps terroristes » soigneusement identifiés pour « éviter la population ou des secteurs civils ». L’Inde a affirmé avoir détruit dans la nuit de mardi à mercredi neuf sites présentés comme abritant des membres du groupe djihadiste auquel elle attribue la responsabilité de l’attentat qui a fait 26 morts le 22 avril dans le Cachemire indien.
New Delhi a accusé le Pakistan d’avoir soutenu ce groupe, ce qu’Islamabad a fermement nié. « Les cibles qui ont été choisies ont été détruites avec une grande précision pour faire en sorte que ni la population ni aucun zone civiles ne soient affectées », a déclaré M. Singh. « C’était une opération soigneusement préparée ne ciblant que des infrastructures terroristes », a-t-il insisté.
Le Pakistan a affirmé de son côté que les missiles indiens avaient tué au moins 26 civils, dont des enfants, et en avaient blessé 46 autres. L’armée pakistanaise a répondu par de violents tirs d’artillerie visant le territoire de l’Inde, suscitant de nouveaux tirs d’obus indiens.
L’Inde a pour sa part fait état d’au moins 12 morts dans son village frontalier de Poonch, le long de la « ligne de contrôle » qui sépare la région du Cachemire entre les deux pays. Islamabad a également affirmé avoir abattu 5 chasseurs indiens pendant les opérations. Le ministre indien n’a fait aucun commentaire à ce sujet.
L’état d’urgence décrété dans les hôpitaux publics d’Islamabad par le ministère de la santé pakistanaise
Le ministre de la santé pakistanais, Mustafa Kamal, a annoncé, mercredi, « des mesures urgentes face à la crise ». L’état d’urgence a été décrété dans tous les hôpitaux publics d’Islamabad, et l’ensemble du personnel médical a reçu pour instruction de rester prêt à intervenir à tout moment.
Le ministre de la santé a par ailleurs annulé ses visites officielles à Genève et au Qatar. « Pour le moment, ma priorité absolue est de me concentrer sur la situation nationale et d’assurer la protection de la santé publique », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le premier ministre britannique appelle au « dialogue » et à la « désescalade » entre l’Inde et le Pakistan
« Nous sommes en contact avec les deux pays ainsi qu’avec d’autres partenaires internationaux », a déclaré, mercredi, Keir Starmer, le premier ministre britannique, devant la Chambre des communes, appelant l’Inde et le Pakistan, deux pays du Commonwealth, au « dialogue, à la désescalade et à protéger les civils ».
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Kaboul appelle à la « retenue », estimant que l’escalade n’était « pas dans l’intérêt de la région »
Le ministère des affaires étrangères afghan a exprimé, mercredi sur X, « sa préoccupation à propos de l’escalade des tensions entre le Pakistan et l’Inde, considérant une poursuite de l’escalade comme n’étant pas dans l’intérêt de la région » et appelant « les deux parties à la retenue ».
La roupie indienne subit l’affrontement militaire avec le Pakistan
La roupie indienne recule mercredi, dans le sillage d’échanges de tirs d’artillerie le long de la frontière contestée du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, après des frappes indiennes sur le sol pakistanais. Vers 10 h 10 (12 h 10 à Paris), la devise indienne perdait 0,46 % face au billet vert, à 84,83 roupies indiennes pour un dollar, tandis que la roupie pakistanaise, traditionnellement extrêmement stable, s’affiche en repli de 0,09 % face au dollar.
« Les roupies indienne et pakistanaise sont sous pression aujourd’hui, les tradeurs intégrant un risque accru de conflit entre les deux voisins dotés de l’arme nucléaire », car, « contrairement aux menaces habituelles le long de la frontière, que les marchés ignorent généralement, cette escalade implique un engagement militaire de haute intensité », analyse Stephen Innes, de SPI AM, qui répondait à l’Agence France-Presse.
L’Iran exprime sa « profonde préoccupation » concernant les attaques entre l’Inde et le Pakistan
« La République islamique d’Iran exprime sa profonde préoccupation face à l’escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan », explique un communiqué de la diplomatie iranienne publié mercredi. L’Iran, pays frontalier du Pakistan, qui entretient de bonnes relations avec l’Inde, avait proposé en mars sa médiation.
L’UE appelle l’Inde et le Pakistan à la « désescalade »
« Nous exhortons les deux parties à faire preuve de retenue et à prendre des mesures immédiates en vue d’une désescalade » après les bombardements entre l’Inde et le Pakistan, a déclaré, mercredi, Anouar El Anouni, porte-parole de la Commission européenne.
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Air France suspend le survol du Pakistan « jusqu’à nouvel ordre »
« Au titre de la récente évolution des tensions entre l’Inde et le Pakistan, la compagnie a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre le survol du Pakistan », annonce Air France. Cette décision est en vigueur depuis le 30 avril. En conséquence, la compagnie aérienne « est amenée à adapter son programme et ses plans de vols ». Pour les destinations de Delhi, Bangkok et Ho Chi Minh, cela implique « un allongement du temps de vol », ajoute Air France sans plus de précisions.
Les lieux ciblés par des frappes de riposte indienne et les endroits où les avions indiens ont été abattus
L’Inde a lancé contre le Pakistan l’opération « Sindoor » – du nom de la poudre rouge que les hindoues mariées mettent dans leurs cheveux – dans la nuit de mardi à mercredi, peu après 1 heure du matin, pour venger un attentat qui avait visé des touristes, le 22 avril, à Pahalgam, au Cachemire indien, et avait entraîné la mort de vingt-six personnes.
Berlin appelle à empêcher « toute escalade » entre l’Inde et le Pakistan
Le gouvernement allemand a appelé, mercredi, à empêcher « toute escalade » et à « protéger les civils » concernant les bombardements entre l’Inde et le Pakistan. Berlin, en contact avec les deux pays, a ouvert une cellule de crise pour « suivre la situation de près », a déclaré son ministère des affaires étrangères sur X.
Le conflit a perturbé les vols commerciaux. Le groupe aérien allemand Lufthansa a annoncé mercredi contourner l’espace aérien pakistanais « jusqu’à nouvel ordre », d’après un porte-parole. Cette mesure entraînera un allongement des temps de vol pour certaines liaisons en Asie, a ajouté le groupe, qui a maintenu ses vols à destination de l’Inde. Le groupe n’a aucun vol de prévu vers le Pakistan.
La Turquie met en garde contre le « risque de guerre totale » entre l’Inde et le Pakistan
« L’attaque conduite la nuit dernière par l’Inde fait courir le risque d’une guerre totale. Nous condamnons cette initiative provocatrice ainsi que les attaques visant des civils et des infrastructures civiles », a alerté mercredi le ministère des affaires étrangères turc dans un communiqué.
Ankara appelle les deux parties « à faire preuve de bon sens » et à prendre « des mesures pour réduire la tension (…) y compris en matière de lutte contre le terrorisme ». A ce sujet, la Turquie dit « soutenir la demande d’enquête du Pakistan sur l’attentat du 22 avril » au Cachemire indien, qui avait fait 26 morts.
Le monde doit « faire rendre des comptes » à l’Inde de ses frappes, estime le Pakistan
« Nous appelons la communauté internationale à reconnaître la gravité des actions illégales et non provoquées de l’Inde et à lui faire rendre des comptes » de ses frappes au Pakistan, a réclamé, mercredi, le comité de la sécurité nationale pakistanais qui réunissait les plus hauts dirigeants civils et militaires du pays après l’épisode le plus violent entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.
« Ces attaques injustifiées et non provoquées ont délibérément ciblé des zones civiles, sous le faux prétexte de la présence de camps terroristes imaginaires, causant le martyre d’hommes, de femmes et d’enfants innocents et endommageant les infrastructures civiles, notamment les mosquées », a, par ailleurs, affirmé le communiqué.
A Hyderabad, au Pakistan
Environ 200 Pakistanais ont défilé, tôt mercredi matin, dans la ville méridionale d’Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits du premier ministre, Narendra Modi.
Des Pakistanais manifestent pour condamner les frappes de missiles indiens, à Hyderabad, au Pakistan, le 7 mai 2025. 
Des manifestants brûlent un drapeau indien, à Hyderabad, au Pakistan, le 7 mai 2025. L’Inde fait état d’au moins 12 morts et 38 blessés dans le village de Poonch
L’Inde a annoncé, mercredi, la mort d’au moins 12 personnes et de 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch (🚩), dans le nord-ouest, lors des tirs d’artillerie. Engagée dans la nuit, la bataille s’est poursuivie le matin autour de la localité, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’Agence France-Presse. « Nous avons été réveillés par des tirs (…), j’ai vu des obus tomber (…), j’ai eu peur que le toit ne s’écroule », a rapporté à l’agence Press Trust of India (PTI) Farooq, un habitant de Poonch.
De violentes explosions ont aussi secoué plus tôt dans la nuit les alentours de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.
Des perturbations dans le secteur aérien en Asie
L’affrontement militaire entre l’Inde et le Pakistan, qui a gagné en intensité cette nuit, a contraint les compagnies aériennes à revoir leurs plans de vol dans la région.
Corée du Sud. Korean Air a modifié le plan de vol de la ligne reliant le principal aéroport de Corée du Sud, Inchon, à Dubaï, afin d’éviter l’espace aérien pakistanais. « Nous surveillons la situation dans l’optique d’éventuels changements supplémentaires », a précisé à l’Agence France-Presse un responsable de la compagnie.
Taïwan. La compagnie taïwanaise China Airlines a annoncé que plusieurs vols avaient été détournés ou annulés. Deux avions au départ de Taipei, prévus pour Francfort et Amsterdam, ont fait demi-tour, avec un arrêt « technique » à Bangkok, en Thaïlande. Trois autres vols prévus mardi et mercredi, ayant pour destination Prague, Rome et Londres, ont aussi été annulés. China Airlines « ajustera le programme des vols en fonction des besoins ». De son côté, EVA Air a annoncé des ajustements sur les vols en provenance et à destination de l’Europe, pour éviter « l’espace aérien concerné » au nom de la « sécurité des passagers et du personnel à bord ». Un vol reliant Vienne à Bangkok a fait demi-tour en direction de la capitale autrichienne, tandis qu’un vol de Taipei à Milan doit être détourné vers Vienne pour ravitaillement, a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué.
Russie. Aeroflot a déclaré que tous ses vols de Moscou vers ou en provenance de l’Inde, la Thaïlande, le Sri Lanka, les Maldives et les Seychelles seraient redirigés.
Singapour. Singapore Airlines a déclaré que ses vols ont été redirigés pour éviter l’espace aérien pakistanais.
France. Air France a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » le survol du Pakistan. En conséquence, la compagnie « est amenée à adapter son programme et ses plans de vols ». Pour les destinations de Delhi, de Bangkok et de Ho Chi Minh-Ville, cela implique « un allongement du temps de vol », a ajouté Air France sans plus de précisions.
Malaisie. Malaysia Airlines a modifié l’itinéraire de deux vols au départ de Kuala Lumpur, à destination de Londres-Heathrow et de Paris - Charles-de-Gaulle. Ceux-ci ont effectué un arrêt à Doha avant de reprendre leur route. La compagnie aérienne a aussi suspendu jusqu’au 9 mai tous les vols au départ et à destination de la ville indienne d’Amritsar, toute proche du Pakistan.
Thaïlande. Thai Airways a annoncé des ajustements sur plusieurs vols entre Bangkok et des villes européennes, et a prévenu d’éventuels retards. La compagnie aérienne a ajouté qu’un vol entre Bangkok et Islamabad a été annulé.
Sri Lanka. Sri Lankan Airlines a expliqué maintenir, sans changement, ses quatre vols hebdomadaires vers les villes pakistanaises de Lahore et Karachi.
La Chine déclare être prête à jouer un « rôle constructif » dans l’apaisement des tensions entre l’Inde et le Pakistan
« Nous sommes prêts à collaborer avec la communauté internationale et à continuer à jouer un rôle constructif dans l’apaisement des tensions actuelles » entre le Pakistan et l’Inde, pays frontaliers de la Chine, a déclaré, mercredi, Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.
Londres se dit « prêt » à intervenir pour une « désescalade » entre l’Inde et le Pakistan
« Tout ce que nous pouvons faire en matière de dialogue, de désescalade, nous sommes prêts et en mesure de le faire », a déclaré le ministre du commerce britannique, Jonathan Reynolds, sur la BBC, mercredi. L’Inde et le Pakistan ont « un intérêt dans la stabilité régionale », a-t-il ajouté.
Le ministère des affaires étrangères britannique « déconseille » sur son site Internet « tout déplacement, sauf essentiel », à moins de 8 kilomètres de la frontière entre le Pakistan et l’Inde. « Nous continuons à suivre la situation de près. Les ressortissants britanniques doivent se tenir informés de nos conseils aux voyageurs et suivre les conseils des autorités locales », ajoute le Foreign Office.
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